« Une classe d’actifs à part entière »

Par : Benoît Descamps

Alain Esnault, directeur général d’Apicap, et Alexandre Rossoz, associé gérant d’Apicap, militent pour une amélioration des bonus fiscaux à accorder afin de développer le financement des PME.

 

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Profession CGP : Le recours aux acteurs du Private Equity s’est-il libéralisé ces dernières années ?

Alain Esnault : Tout à fait. Les entreprises ont besoin de capitaux extérieurs pour se développer et pour cela l’entreprise doit utiliser les différentes sources de financement : emprunt bancaire, BPI, Crowdlending et Private Equity.

Alexandre Rossoz : Les fonds fiscaux sont vertueux pour l’ensemble des acteurs du marché. Il ne faut pas les voir comme des cadeaux fiscaux, mais comme un moyen de drainer de l’épargne vers les entreprises pour qu’elles se développent et qu’elles créent de l’emploi. Au final, le dispositif est sain puisqu’il permet un partage de valeur entre tous les acteurs, y compris l’Etat.

Néanmoins, le Private Equity doit être considéré comme une classe d’actifs à part entière et il convient de pérenniser ses fonds fiscaux car n’oublions pas qu’il s’agit d’une classe d’actifs risquée.

Comment booster l’activité du capital-investissement ?

A. E. : Les dispositions incitatives proposées dans le cadre de la fiscalité des particuliers permettent de flécher leur épargne l’investissement dans les PME non cotées, qui constituent le tissu industriel et économique de notre pays. Il faudrait que ces dispositifs (IR et ISF) soient pérennisés et probablement complétés, notamment en fléchant une partie de montants investis dans l’assurance-vie vers le Private Equity.

Quel regard portez-vous sur l’émergence du Crowdlending ?

A. E. : Il s’agit d’une solution de financement complémentaire à la nôtre. Il existe un réel engouement, mais les montants levés restent faibles. Cela concerne principalement des entreprises de BtoC, bien identifiées par les consommateurs-épargnants. C’est d’ailleurs également un bon moyen pour l’entreprise d’effectuer une opération de communication.

A. R. : Nous observons également que ce mode de financement n’offre pas au dirigeant d’entreprise un moyen d’être accompagné dans le temps. Or, notre savoir-faire dans ce domaine est souvent recherché par le dirigeant.

Un mot sur votre entreprise ?

A. E. : Apicap est le fruit du rassemblement de trois sociétés : Agregator, créée en 2001 par un réseau d’entrepreneur, OTC AM, société de capital-investissement lancée en 2001 et qui propose des FIP, FCPI et mandat de gestion via un réseau de partenaires, et Ardens, créée en 2003 et spécialisée sur le capital-transmission de PME réalisant de 5 à 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. La société compte vingt-cinq collaborateurs, et nous avons une certaine taille critique qui nous permet à la fois d’industrialiser certaines fonctions, d’augmenter notre niveau d’exigence sur le plan réglementaire et de répondre à l’ensemble du spectre des investisseurs qu’ils soient personnes physiques ou des investisseurs professionnels.

A. R. : Aujourd’hui, le profil type de l’entreprise accompagnée par Apicap, c’est un chiffre d’affaires entre 10 et 15 millions d’euros, avec un effectif de quarante à cinquante collaborateurs. A fin 2015, l’entreprise avait investi 480 millions d’euros dans quatre cents entreprises. Nous souhaitons être un acteur de la consolidation du marché français du Private Equity.

A. E. : Notre objectif est d’atteindre le milliard d’euros sous gestion d’ici cinq ans et toujours sur la même cible d’entreprises. Actuellement, nous commercialisons les FIP Apicap PME Index, Apicap Distribution et Commerce, Apicap Grand Angle n° 2 et FIP PME 974 n° 3, et également le mandat de gestion Apicap ISF.

  • Mise à jour le : 29/02/2016

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