Un mythe en péril

Le symbole français de l’épargne est sur le point de vaciller : le fonds en euro, longtemps synonyme de rendement, de sécurité et de liquidité. Le principal vecteur d’investissement des ménages pourrait être mis en péril. La raison : le gouvernement – qui, ne l’oublions pas, se finance grandement par le biais de l’assurance-vie – souhaite en contrôler le taux de rendement et donner la possibilité aux compagnies d’en réduire la liquidité en cas de force majeure.

Si l’objectif de la mesure est louable – protéger les sociétés d’assurances et épargnants en cas de menace de stabilité financière –, la décision de modifier ces deux paramètres cruciaux pour les épargnants n’est pas sans conséquences. Le vent de panique que pourrait créer l’adoption d’une telle mesure pourrait être fatal aux compagnies, lesquelles ne se sont pas gênées pour gonfler leurs rendements ces dernières années afin de conserver leurs parts de marché ou en conquérir de nouvelles…
La liquidité et la sécurité du fonds en euro étaient plébiscitées par les épargnants français, une exception française puisque nous étions les seuls à pouvoir disposer d’un tel support d’investissement. Mais le niveau actuel des taux conduit à un inexorable appauvrissement de l’intérêt d’y recourir. Et la liquidité associée apparaissait presque grotesque, eu égard à la nécessité d’investir sur le long terme pour obtenir du rendement, de surcroît dans le domaine de l’assurance-vie.
Plus que jamais, il est aujourd’hui grand temps que les investisseurs individuels reprennent leur avenir financier en main. Et face au niveau de la culture économique des Français, le gouvernement a également sa part de responsabilité dans le manque de diversification de leur épargne.