Couples et célibataires sont-ils égaux devant le crédit immobilier ?

Par : edicom

Les conditions d’emprunt varient selon les profils et notamment selon la situation matrimoniale des emprunteurs.

Selon Immoprêt, le courtier en crédit immobilier et assurance, le marché de l’immobilier en 2017 va continuer de croître, et c’est l’occasion pour les acquéreurs de profiter de taux d’intérêts avantageux, malgré une tendance à la hausse. D’une manière générale, les conditions d’emprunt requises par les banques sont le respect de la règle des 33% d’endettement, une situation professionnelle stable, un apport personnel permettant de financer les frais de notaire, de dossier et de garantie, et une gestion saine de ses comptes, les découverts bancaires systématiques étant rédhibitoires. En dépit de ce socle commun, les conditions d’emprunt varient selon les profils et notamment selon la situation matrimoniale des emprunteurs.

Les couples : un profil privilégié par les banques ?

Ainsi, il est plus facile pour les couples d’apporter une garantie de stabilité financière puisque n’importe lequel des deux partenaires peut souscrire un crédit, son conjoint ou compagnon étant automatiquement rattaché à la dette, via une clause de solidarité pour les couples pacsés. Dans la plupart des cas, les établissements bancaires réalisent un contrat avec les deux coemprunteurs dans lequel ces derniers doivent montrer des pièces justificatives relatives à l’édition de leur contrat de crédit. Il est cependant impératif que l’achat en question soit proportionné à leurs revenus.

Pour les établissements bancaires, en général les couples présentent plus de garanties qu’un célibataire considérant que le risque que les deux conjoints soient défaillants en même temps est moindre.

Selon les chiffres 2016 d’Immoprêt, les couples représentent 65 % des emprunteurs et ils disposent d’un apport de 19 585 € pour un prêt s’élevant à près de 180 000 € sur 18 ans et demi (222 mois).

Des exigences plus importantes pour les célibataires ?

Si en théorie, les célibataires peuvent sembler moins avantagés, force est de constater qu’ils sont de plus en plus nombreux à emprunter. Comme pour les couples, il est nécessaire que l’apport personnel soit en rapport avec leur projet. Il faut également présenter une situation professionnelle stable et disposer de revenus suffisants afin de justifier d’une capacité à assumer les mensualités prévues.

Les célibataires constituent 35% des emprunteurs chez Immoprêt. Selon les chiffres de ce courtier, ils disposent d’un apport de 20 068 €, légèrement plus important que les couples, pour un prêt dont le montant s’élève à 125 862 €, soit 30% de moins que pour les couples, et sur 19 ans (soit six mois de plus que pour les couples).

Le différentiel relatif au montant du prêt, très nettement en faveur des couples (30 % de plus que les célibataires) est certainement dû au nombre d’enfants (en moyenne 0,47 pour les célibataires contre 1,14 pour les couples) ce qui implique la nécessité pour les couples d’acheter des surfaces plus grandes, et donc plus chères. Par ailleurs, les célibataires font plus souvent le choix d’investir dans des petites surfaces qu’ils mettront en location par la suite.

Les femmes seules, parents pauvres de l’accès au crédit immobilier

La part des hommes et des femmes célibataires qui empruntent n’est pas égale, compte tenu de l’inégalité des salaires qui est un frein réel à la capacité d’emprunt. En effet, les femmes disposent d’un salaire inférieur en moyenne de 19 % à celui des hommes, selon l’observatoire des inégalités de l’Insee de 2013.

Selon les données 2016 d’Immoprêt, les femmes seules représentent seulement 15 % des emprunteurs pour un prêt dont le montant de 122 957 € est inférieur à celui des couples et des célibataires en général (respectivement 180 000 € et 125 862 €). Elles sont donc très nettement désavantagées par l’infériorité de leurs revenus, alors qu’elles ont dans le même temps plus d’enfants que l’ensemble des célibataires.

Focus sur les primo-accédants

Les différences entre couples et célibataires s’estompent. Chez Immoprêt, les couples constituent certes la majorité des emprunteurs primo-accédants à 60,05 % (contre 39,95% de célibataires), mais le profil des couples et des célibataires est, en revanche, très comparable. L’apport (21 008 € pour les célibataires, contre 21 382 € pour les couples) et la durée du prêt (241 mois pour les célibataires, contre 243 mois pour les couples) sont très proches. Seul le montant du prêt diffère en faveur des couples avec 183 646 €, contre 126 494 € pour les célibataires.

En conclusion, si en théorie, les couples apparaissent avantagés par les banques, partant du principe qu’ils présentent, a priori, davantage de garanties, en réalité les établissements bancaires privilégient d’abord les profils offrant une garantie financière, ce qui explique les difficultés que peuvent avoir les femmes seules, dont les revenus sont moindres, à accéder au crédit immobilier.

Jauffrey Ianszen, directeur Réseau & développement d’Immoprêt, rappelle que « quelle que soit la situation matrimoniale des emprunteurs, des solutions existent pour faciliter la souscription d’un crédit immobilier, et notamment le prêt à taux zéro (PTZ) qui permet d’emprunter sans intérêt une partie de la somme d’argent nécessaire et qui a été reconduit en 2017, le prêt 1 % Logement, le prêt Pas [prêt à l’accession sociale], mais également les aides locales, comme le Prêt Paris Logement. »

 

  • Mise à jour le : 22/02/2017

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