Alain Esnault : « Apicap est une société de gestion spécialisée sur les actifs alternatifs »

Par : Benoît Descamps

Alain Esnault, directeur général d’Apicap, revient sur les lancements récents du FPCI investi sur les PME réunionnaises et du FPCI immobilier. Une solution immobilière de rendement à destination de la clientèle patrimoniale devrait prochainement être lancée.

Profession CGP : Pourriez-vous nous resituer Apicap en quelques mots ?

Alain Esnault : Apicap est une société de gestion spécialisée sur les actifs alternatifs : le capital-investissement (capital-développement et capital-transmission) et l’immobilier. Le Private Equity est notre savoir-faire historique puisque, depuis notre création, nous accompagnons des entreprises qui cherchent à passer un cap de croissance, par exemple en termes d’internationalisation ou d’industrialisation de leur activité. Quant à l’activité immobilière, elle a été lancée sous la direction de Bernard Baret et Patrick Lenoël en juin 2017. Depuis notre création, nous avons investi 550 millions d’euros et financé plus de 230 PME.

Vous avez récemment lancé un FPCI dédié à l’île de La Réunion, Entrepreneurs 974. Pourquoi ?

A. E. : L’île de La Réunion dispose d’un très bel écosystème et d’une croissance économique supérieure à celle de la métropole, entre 5 et 6 %. Depuis six ans, nous avons affirmé notre présence sur l’île, notamment avec l’aide de notre partenaire, Radj Koytcha, dirigeant du plus gros cabinet de CGP de l’île, Koytcha Conseil. Cela s’est concrétisé par la création et l’investissement de cinq FIP outre-mer dans une vingtaine de PME.  Puis nous avons continué à creuser notre sillon et, il y a deux ans, nous avons installé sur place un bureau composé de trois personnes, dirigé par Zaynah Amourani.

Dans cette dynamique, ce FPCI a été levé à hauteur 12 millions d’euros auprès de soixante-six chefs d’entreprise et deux institutionnels pour investir dans des opérations de capital-développement et de capital-transmission, les entrepreneurs locaux étant très attachés au développement de leur territoire, tout en étant confiants sur la possible création de valeur des entreprises réunionnaises. En effet pour ce véhicule, nous visons un TRI d’environ 15 %.

Aujourd’hui, nous sommes le premier investisseur privé sur l’île avec 40 millions d’euros sous gestion.

Pourquoi La Réunion est-elle si dynamique ?

A. E. : Outre une démographie forte, elle bénéficie de son positionnement géographique. En effet, elle est un véritable porte-avions au milieu d’une zone de croissance forte – l’Afrique, Inde, Asie… –, le tout avec la sécurité d’appartenir à un Etat de droit et le soutien européen en matière de politique de développement économique.

Les entreprises réunionnaises se déploient naturellement sur les côtes australe et orientale de l’Afrique où la croissance économique est à deux chiffres. L’Afrique est en effet un continent en plein boom, notamment via sa croissance démographique, mais aussi grâce à une classe moyenne qui se constitue depuis une dizaine d’années, ce qui concourt à la stabilité sociale. En outre, l’île bénéficie d’une activité particulièrement dynamique dans les secteurs du tourisme, de l’agroalimentaire, de l’énergie verte qui rayonne sur l’Afrique (chauffe-eau solaire, traitement des déchets…), de la santé, des services digitaux et de la formation.

Comment sera investi le fonds ?

A. E. : Il sera investi dans dix à douze participations, soit en actions, soit en obligations convertibles, pour des montants allant de 1 à 2 millions d’euros.

Un mot sur votre activité immobilière récemment lancée ?

A. E. : Nous mettons en place des véhicules sur deux types de strategies : d’une part, stratégie de capitalisation, d’autre part une stratégie de rendement.

Notre stratégie de capitalisation (value add) se déploie à travers des opérations de marchand de biens ou de promotion, via des club deals ou notre FPCI Apicap Immo. Ce dernier véhicule n’est pas soumis à l’IFI, l'investissement étant fait dans la filière de production de l’immobilier, et dispose d’une exonération de fiscalité sur les plus-values (hormis les prélèvements sociaux), à condition de conserver les parts du fonds plus de cinq années. Les opérations en club deal sont également des investissements éligibles pour les dirigeants d’entreprises dans le cadre du réemploi de leur plus-value de cession (dispositif 150 0-B ter). Les deux premières opérations devraient être finalisées d’ici la fin de l’année.

Nous opérons également sur des produits de rendement via des OPPCI à destination d’institutionnels ou la clientèle de family offices pour des tickets d’au moins un million d’euros. Un produit est en cours de levée de fonds, Apicap Euro Property Fund. Cet OPPCI sera investi en Europe, plus particulièrement en Allemagne et au Benelux, où nos associés ont développé un savoir-faire certain.

Sur ces territoires, l’offre y est actuellement plus favorable qu’en France. En effet, sur de l’immobilier de bureau ou de logistique, le rendement peut atteindre 4 à 5 % dans les principales métropoles de ces pays, contre 2,5-3 % à Paris et en Ile-de-France, le tout avec des baux de très long terme (jusqu’à quinze ou vingt ans), ce qui offre une sécurité accrue.

Prochainement nous espérons proposer un produit de rendement à destination du grand public.

  • Mise à jour le : 07/11/2018

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