Inter Gestion REIM et ses dirigeants sanctionnés par l’AMF
La commission des sanctions de l’AMF a, dans sa décision du 11 juillet dernier, prononcé un avertissement à l’encontre d’Inter Gestion REIM et de ses dirigeants, Gilbert Rodriguez et Jean-François Talon. Elle a également infligé une sanction de 300 000 euros à la société, de 50 000 euros à Gilbert Rodriguez et de 15 000 euros à Jean-François Talon.
« La commission a d’abord retenu que la société Inter Gestion REIM avait manqué à son obligation d’établir un dispositif d’identification et de gestion des conflits d’intérêts adéquat et opérationnel, et d’en assurer l’effectivité. A cet égard, elle a notamment relevé que son dispositif de sélection des prestataires était lacunaire, qu’elle n’avait ni identifié, ni traité plusieurs conflits d’intérêts avérés et potentiels, et qu’elle avait omis d’informer de manière claire, exacte et non trompeuse l’ensemble des investisseurs concernant l’existence de ces conflits d’intérêts et le versement de rétrocessions de commissions de souscription à certains investisseurs. Elle a également retenu qu’elle n’avait pas mis en œuvre, ni maintenu opérationnel un mécanisme de contrôle interne efficace et approprié ainsi qu’une fonction permanente et efficace de vérification de la conformité, qu’elle n’avait pas publié sa politique de conflits d’intérêts sur son site internet et qu’elle avait manqué à son obligation de traiter les réclamations reçues de manière satisfaisante.
La commission a ensuite retenu que la société Inter Gestion REIM avait manqué à son obligation d’établir une procédure de valorisation des actifs immobiliers adéquate et opérationnelle. Elle a notamment considéré que le dispositif procédural mis en place par la société n’était ni adéquat, ni opérationnel, au regard du caractère imprécis et lacunaire des méthodologies de valorisation des actifs et des critères d’évaluation interne, de l’absence d’une méthodologie de calcul de la valeur liquidative des fonds ainsi que du défaut de réexamen périodique des politiques et procédures d’évaluation des actifs. En outre, la commission a relevé de nombreuses carences dans la mise en œuvre de ce dispositif et dans le contrôle de la valorisation.
La commission a également retenu que la société Inter Gestion REIM avait manqué à son obligation d’établir un dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme opérationnel et d’en assurer l’effectivité, notamment au regard du caractère lacunaire des diligences effectuées au passif et à l’actif des fonds et de l’absence de formation régulière de son personnel.
Enfin, la commission a considéré que les manquements commis par la société étaient imputables à MM. Gilbert Rodriguez et Jean-François Talon.
Cette décision peut faire l’objet d’un recours. »
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