ISR : il est urgent de clarifier l’offre auprès des épargnants

Par : edicom

Selon l’étude du Forum pour l’investissement responsable (FIR) menée avec Polytechnique, si le succès quantitatif des fonds labellisés et l’internationalisation des sociétés de gestion qui font labelliser les fonds sont indéniables, il n’en demeure pas moins que le label doit évoluer.

A l’occasion de la Semaine de la finance responsable, le Forum pour l’investissement responsable (FIR) publie une étude de Hongxin Chen (élève de Polytechnique) qui s’est penché sur les fonds labellisés depuis 2016 en regardant notamment les classes d’actifs, l’origine géographique des sociétés de gestion labellisées, leur gouvernance (gérants indépendants, liés à des banques ou des assurances), le focus géographique des fonds, le sexe des gérants, la performance financière… Ses principales conclusions sont un succès quantitatif évident, avec aujourd’hui 513 fonds labellisés de 80 sociétés de gestion et pour plus de 200 milliards d’actifs gérés, une internationalisation progressive des sociétés de gestion qui font labelliser les fonds, y compris en dehors de la zone euro qui confirme ce succès, une féminisation supérieure de la gestion ISR, une performance financière comparable aux fonds traditionnels, la montée en puissance à la fois des fonds de sociétés de gestion liées aux banques, de la finance passive (ETF) depuis 2019 et des fonds monétaires.

Appel à une extension du label à l’ensemble des classes d’actifs

Mais l’étude pointe du doigt la nécessité de l’évolution du label. Alors que le label ISR doit repenser sa gouvernance au terme d’une mission de l’Inspection générale des finances, l’étude du FIR le conduit à émettre des recommandations. Au regard des évolutions récentes, il devient urgent de clarifier l’offre de produits responsables auprès des épargnants.

En effet, la création d’un label unique guidant l’épargnant de façon simple dont les encours progressent de façon dynamique constitue un signal encourageant qui ne doit pas être fragilisé. La multiplication de signes de qualité concurrents ou provisoires pour une finance responsable encore méconnue doit être évitée. Le FIR appelle au contraire à une extension du label à l’ensemble des classes d’actifs et à un rapprochement des labels publics, tout en conservant un signe spécial pour les fonds verts.

Par ailleurs, la labellisation croissante de classes d’actifs (monétaire) ou de méthodes de gestion (gestion passive) qui ne peuvent structurellement pas atteindre des meilleures pratiques doit conduire à adapter le fonctionnement du label. Les fonds passifs qui répliquent des indices responsables donc disposent d’un portefeuille d’entreprises bien sélectionnées ne permettent par exemple pas pour autant de désinvestissement en cas d’échec des actions d’engagement actionnarial.

Plaider pour un label à échelle

Afin de rendre l’offre de produits responsables plus lisible, plus cohérente, le FIR propose de passer à une nouvelle étape pour les labels publics, la construction d’un label à échelle. Les échelons les plus élevés accueilleront les fonds les plus exigeants, dont les fonds disposant du label Greenfin, les échelons inférieurs pouvant accueillir des fonds moins exigeants. « Naturellement, conclut le FIR, les critères qui caractérisent chacun des échelons du label doivent être discutés et permettre quand cela est possible à des fonds de monter ses échelons au fur et à mesure de l’inclusion de nouvelles pratiques et de nouvelles exigences. »  

 

 

 

  • Mise à jour le : 08/10/2020

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