Benoist Lombard (CNCGP) : « BFM Patrimoine, un événement fédérateur pour le marché de la gestion privée »

Par : Benoît Descamps

Le 6 décembre prochain au CESE à Paris, le groupe BFM organise le salon BFM Patrimoine en partenariat avec la Chambre nationale des conseils en gestion de patrimoine (CNCGP). Benoist Lombard, le président de la Chambre, nous présente les tenants et aboutissants de cette nouvelle manifestation.

Profession CGP : Pourquoi lancer le salon BFM Patrimoine ?

Benoist Lombard : BFM Patrimoine sera un événement fédérateur pour le marché de la gestion privée. Il manquait un événement représentatif de l’ensemble des acteurs régulés et normés de la sphère patrimoniale à Paris. Le sommet BFM Patrimoine, construit avec la CNCGP et BFM Business, souhaite réunir aussi bien des CGP de toutes les associations professionnelles, sans restrictions, mais aussi des notaires, des banquiers privés, des avocats, des courtiers; des sociétés de gestion de portefeuille, des opérateurs immobiliers. Tout notre écosystème.

Il convenait également de repositionner l’attractivité de la place de Paris et de montrer que notre profession se bouge dans un environnement en pleine révolution tant sur le plan de notre réglementation qu’au niveau de notre environnement économique, financier et juridico-fiscal. Il s’agit donc d’un événement plus large et complémentaire que ceux préexistants, mais aussi plus qualitatif.

Il s’agira donc d’une manifestation destinée aussi bien aux professionnels du patrimoine qu’au grand public ?

B. L. : Le Sommet BFM Patrimoine est orienté BtoBtoC. D’où notre collaboration avec BFM Business. Pour sa promotion, cet événement bénéficiera de la puissance de feu du groupe NextRadioTV : BFM Business, bien entendu, avec des focus quotidiens sur le salon et ses acteurs chaque jour dans les émissions Intégrale Placement et Intégrale Bourse durant les trois mois précédant la manifestation, mais aussi BFM TV ou encore RMC.

Une soixantaine d’exposants seront présents, tous, et j’insiste sur ce point sont soumis à une régulation : sociétés de gestion de portefeuille, dépositaires, compagnies d’assurance, FinTechs, etc.

Je peux vous annoncer que la commercialisation du Sommet BFM Patrimoine s’avère d’ores et déjà une réussite. Nos partenaires nous connaissent ; ils reconnaissent en cette alliance de la CNGCP et de BFM Business l’écho que nous souhaitons, la dynamique que nous portons.

Cette alliance est aussi le symbole du renouveau de notre écosystème que la CNGCP entend porter.

Et puis, il s’agira également de nous positionner vis-à-vis des épargnants, souvent déboussolés, parfois victimes de la Mifidisation du secteur bancaire, de leur brutale segmentation, non pas comme des vendeurs de produits, mais bel et bien comme des acteurs du conseil. En somme, communiquer sur l’ADN des véritables acteurs de la gestion privée. 

Vous insistez sur le caractère régulé des participants à ce forum…

B. L. : C’est primordial ! Aujourd’hui nous nous rendons bien compte que l’exposition de l’assurance en RCP des CGP l’est quasi exclusivement à cause de la commercialisation de produits non-régulés. Et les sanctions, tant du régulateur que des tribunaux, sont de plus en sévères.

Les contrôles seront aussi plus faciles : la transposition de MIF 2 emporte le secret professionnel entre l’AMF et les associations de CIF : nos échanges vont permettre de dialoguer et d’assainir la profession. En tant que principale association de CGP-CIF, notre rôle de corégulateur n’en est que renforcé.

Avez-vous déjà défini le contenu des conférences et ateliers ?

B. L. : Il s’agira de sujets transversaux sur le marché de la gestion privée, avec quatre à six ateliers et une conférence plénière. Un comité de pilotage du sommet travaille sur ces thèmes, tels que :

- l’avenir des métiers de la gestion privée (digitalisation, réglementation, etc.) ;

- l’amour du risque, c’est-à-dire la nécessité de prendre du risque pour les épargnants afin d’obtenir de la performance, et puis, aussi, comment lever les freins des Français vis-à-vis de cette réalité et les inciter à se détourner des fonds en euro à la rentabilité déclinante, etc.

- la refonte des retraites et les réformes de la loi Pacte, ou comment accompagner les Français à se constituer leur retraite par capitalisation ;

- l’immobilier, aussi bien sous l’angle de la fiscalité que du marché ;

- ou encore les évolutions sociétales et la gestion de patrimoine : à savoir l’évolution des familles ou le nomadisme et leurs conséquences patrimoniales.

Un mot sur DDA dont la transposition en droit français vient d’intervenir ?

B. L. : Le travail de la CNCGP a porté ses fruits : pas de sur-transposition de la DDA. Si nos membres ont jusqu’au 1er octobre prochain pour se conformer à la DDA, l’application de MIF le 8 juin les y aura préparée.

Le process nécessairement transversal de nos adhérents respecte et respectera le plus haut niveau d’exigence de leurs cadres réglementaires : nous serons prêts pour la DDA car nous le sommes pour MIF2.

En revanche, nous attendons encore des éclaircissements au sujet du troisième usage du courtage relatif au transfert des commissions en cas de changement d’intermédiaire. Comment cette règle de place pourra résister à la DDA qui, je le rappelle, n’interdit pas les rétrocessions pour peu qu’elles ne nuisent pas aux intérêts du preneur d’assurances ? Si la volonté du souscripteur est de changer de courtier, les commissions ne pourront demeurer acquises au conseiller initial sans contredire la DDA. Pour autant, les nécessaires modifications des règles actuelles ne doivent pas conduire à des pratiques emportant des distorsions concurrentielles. La liberté contractuelle prévaut, les compagnies d’assurances choisissent leur distributeur. Quid en cas de refus d’agrément du futur courtier ? Quid des moyens et outils qui lui sont nécessaires pour suivre le contrat ? Il s’agit d’un véritable problème de place au sujet duquel j’ai à maintes reprises invité l’ACPR à nous répondre.

  • Mise à jour le : 25/05/2018

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