Affaire Aristophil : l’AMF dément avoir validé l’activité de la société

Par : Paola Feray

Sous le coup d’une enquête judiciaire pour pratiques commerciales frauduleuses, une affaire révélée par Le Point il y a une semaine, la société Aristophil par le biais de son président avait déclaré dans un communiqué que son activité de placements en autographes, lettres et ouvrages dédicacés à des investisseurs était connue par l’Autorité des marchés financiers. Ce qui a passablement agacé l’autorité de tutelle qui la contredit. Explications.

Le texte publié par Aristophil n’a aucunement été apprécié par le gendarme de la Bourse qui s’est également fendu d’un communiqué en date du 26 novembre précisant ses positions. Très laconiquement, mais fermement, l’AMF précise alors que « contrairement aux éléments indiqués dans le communiqué susmentionné, elle ne valide en aucune façon l’activité de la société Aristophil, celle-ci étant hors de son champ de compétence ».

Ni agrément, ni visa, ni encore moins d’enregistrement

Et l’AMF d’enfoncer le clou : « Par voie de communiqué de presse diffusé le 20 novembre 2014, la société Aristophil indique que : “son activité est validée par l’Autorité des marchés financiers”. Par ailleurs, dans une interview publiée sur le site nicematin.com, Monsieur Gérard Lhéritier, président d’Aristophil, indique : “Tous nos produits ont régulièrement été soumis à l’AMF et ils ont toujours obtenu son feu vert”. » Des informations qui, toujours selon l’AMF, auraient « suscité des questions de la part d’investisseurs » qui l’auraient contacté pour confirmation.

La seule confirmation que l’AMF a tenu à préciser, c’est que non, elle n’a jamais donné ni blanc seing ni feu vert : « l’activité de la société Aristophil n’entre pas dans le champ de compétence du régulateur financier, et qu’elle n’a ni agréé, ni visé, ni enregistré des produits de cette société. »

Dans son communiqué en guise de conclusion, l’AMF tient, en revanche, à rappeler « qu’elle alerte régulièrement les investisseurs des risques des placements dits atypiques, et notamment les lettres et manuscrits, qui ne sont pas soumis à la réglementation protectrice des instruments financiers ».

Une affaire à suivre et qui se déroulera désormais sur le terrain judiciaire, et non plus du marché de l’art, en France et en Belgique, Aristophil étant également dans le collimateur de la justice du Royaume depuis 2012 pour des faits de blanchiment et d’escroquerie.

  • Mise à jour le : 02/12/2014

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