L’analyse de Fabrice Lombardo, responsable de la gestion immobilière chez Swiss Life Asset Managers France.

Quel impact la crise sanitaire a-t-elle sur les loyers de vos SCPI ? 

Fabrice Lombardo : Nous avons une approche bienveillante envers nos locataires. La crise sanitaire est pour eux un véritable choc, d’une ampleur inédite. C’est particulièrement vrai pour l’hôtellerie et le commerce. Je pense notamment aux commerces de pieds d’immeuble et aux indépendants pour lesquels la situation est éminemment compliquée.

Nous avons donc décidé de proposer aux TPE et PME de ces secteurs d’étaler le paiement des loyers et des charges. Bien que nous ayons déjà envoyé les quittances, nous en gelons le recouvrement et le reportons sur des échéances futures. Notre volonté est vraiment d’agir avec bienveillance vis-à-vis de nos locataires. Pour ceux qui sont moins directement impactés par cette crise, nous étudions les demandes au cas par cas. Nous aurons la même démarche vis-à-vis de nos locataires en Espagne et en Italie, pays dans lesquels nous avons de toutes petites expositions.

Quid de l’hôtellerie ?

F. L. : Concernant l’hôtellerie, nous menons des discussions corporate. Ce secteur connaît une situation plus contrastée que le commerce. En effet, certains hôtels tournent encore un peu, c’est notamment le cas d’hôtels situés dans les zones aéroportuaires où les activités de fret se poursuivent. La situation est donc moins homogène sur ce secteur. Cela ne modifie pas finalement notre manière de travailler avec ces locataires : nous avons tissé avec eux des relations de grande proximité et travaillons au cas par cas depuis toujours.

Comment réagissent vos actionnaires devant la violence de cette crise ?

F. L. : Nous discutons beaucoup avec nos actionnaires institutionnels. Nous leur avons proposé notre stratégie et ils y ont adhéré. Le monde institutionnel se montre extrêmement mobilisé et prêt à aider pour soutenir l’économie. Il faut le souligner.

Quant aux particuliers, nous ne ressentons pas de réaction pour l’instant. Il n’y a pas à ce jour de raison de s’inquiéter outre mesure. Les mesures envisagées visent pour l’instant à accompagner les locataires au travers de décalages de loyers de quelques mois, et principalement sur les actifs commerces et hôtellerie. La situation est moins critique pour les immeubles de bureaux.

Quel sera l’impact sur les dividendes ?

F. L. : Il est trop tôt pour savoir comment nous sortirons de cette crise et dans quel état. Nous réalisons actuellement des mesures d'impact sur les dividendes futurs et anticipons que nos portefeuilles seront faiblement impactés par les sujets locatifs.

Qu’en est-il de vos investissements ?

F. L. : Nous avons opéré des transactions jusqu’au tout début du confinement. Aujourd’hui, les investissements sont en pause car il est impossible de visiter des biens et compliqué de signer des actes. Toutefois, cela ne remet pas en question les opérations prévues. Nous nous remettrons en position de retravailler dès la sortie de crise. Il n’y aura donc pas d’impact sur le fil de nos investissements, qui sont par ailleurs déjà planifiés financièrement.