Services pétroliers : des fusions d’entreprises pour répondre à une rude concurrence

Par : edicom

 

Concernant le rapprochement entre les deux acteurs français, Technip, spécialiste des équipements de production, et CGG, spécialisés dans les études sismiques du sous-sol, Turgot AM y voit plutôt une manœuvre de l’Etat français, actionnaire de ces deux sociétés, désireux de créer par là un grand groupe parapétrolier.

Par Sandrine Cauvin, gérante matières premières (pétrole et gaz) chez Turgot AM

Rassurés par la bienveillance des banques centrales et des statistiques macroéconomiques relativement stables, les marchés actions ont terminé la semaine en territoire positif (+ 1,77 % pour le MSCI World en euros, +1,7% pour le S&P 500 en euros et +4,39% pour l’EuroStoxx 50). Au Japon, on assiste à quelques prises de profits à la suite de la publication de chiffres médiocres du PIB au troisième trimestre. Le Premier ministre Shinzo Abe a décidé de reporter une hausse de la TVA qui était programmée, de convoquer des élections législatives anticipées et d’appeler à de nouvelles mesures de relance.

Mouvement de consolidation

Du côté des entreprises du secteur de l’énergie, l’actualité a été marquée par le mouvement de consolidation dans les services pétroliers avec l’annonce de la fusion entre Halliburton et Baker Hughes et l’approche de Technip sur CGG. Si le rapprochement Halliburton-Baker Hughes nous semble avant tout défensif, il démontre la réactivité des sociétés de services pour répondre à la baisse du prix du baril et l’intensité de la concurrence.

Du côté d’un rapprochement entre Technip et CGG, nous nous interrogeons sur la rationalité de l’opération d’un point de vue industriel dans la mesure où la sismique et l’ingénierie sont positionnées aux deux extrémités de la chaine des services pétroliers. Les deux sociétés ne présentent ainsi pas de synergies opérationnelles. Le meilleur argument pour cette offre est que Technip achète à un moment où la sismique marine ne peut pas aller beaucoup plus mal et met ainsi la main sur une bonne technologie (division geosciences et Sercel). Enfin, l’Etat français étant actionnaire des deux sociétés et détenant 18 % des droits de vote de CGG pourrait être à la manœuvre derrière cette opération.

Des dépenses d’investissement qui vont diminuer en 2015

Il est bien difficile de prédire ce que l’Opep décidera le 27 novembre. Mais dans l’intervalle, on pourra relever que la baisse des cours commence à avoir des effets sur les dépenses d’investissement des compagnies pétrolières et en particulier du côté des Etats-Unis.

Après Cabot, Concho et Antero, c’est au tour d’Apache d’annoncer une baisse importante de son budget d’investissement pour 2015 (4 Md$ au lieu des 5 initialement prévus). Ce moindre investissement aux Etats-Unis se traduira à un moment par un ralentissement de la croissance effrénée de leur production domestique (+1 million de barils/jour tous les ans depuis 4 ans). Mais pour que cela se produise, il ne faudrait pas que les cours remontent trop vite. En effet, si l’on se réfère à ce qu’il s’était passé sur le gaz de schiste aux Etats-Unis, il aura fallu attendre deux ans après la baisse des prix pour voir la production de gaz reculer. Nous soupçonnons de voir la même chose se produire pour le pétrole de schiste dans la mesure où les investissements déjà réalisés vont continuer d’alimenter la croissance de la production pour au moins les 18 prochains mois, notamment si l’on se réfère aux annonces de guidance de production des sociétés. Pour l’Opepcartel, il ne serait donc pas judicieux de couper agressivement à la fin du mois.

Rappelons que la production de l’Opep en octobre s’est élevée à 30,6 Mb/j, soit 600 000 b/j au-dessus du quota officiel. Il y a donc déjà de la place pour réduire la production afin d’au minimum se conformer au quota actuel.


  • Mise à jour le : 26/11/2014

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