Baisse du pétrole : une bonne ou mauvaise nouvelle pour 2015 ?

Par : edicom

Selon les commentaires de gestion de la société Wiséam de décembre dernier, la décision de l’Opep de laisser ses quotas de production inchangés confirme que le cartel ne souhaite plus être le régulateur de l’offre mondiale. Ceci afin de lutter contre le surplus actuel provenant des gisements de pétrole non-conventionnel (pétrole de schiste aux Etats-Unis, sables bitumineux au Canada, etc.). Le recul des prix de l’énergie est-il une nouvelle positive pour les marchés financiers?

D’un point de vue obligataire, ceci devrait renforcer les banques centrales à maintenir des politiques accommodantes et donc des taux durablement faibles. Dans les pays développés, les coûts salariaux restent peu dynamiques et cette baisse des prix des inputs milite pour un ralentissement des indices de prix.

Toujours sous pression, les entreprises répercutent en partie aux consommateurs ces baisses de coût de production.

Du point de vue d’un investisseur en actions, la chute des prix du pétrole impacte le secteur notamment visible sur les petites sociétés américaines spécialisées dans le gaz et pétrole de schiste (souvent très endettées via des obligations à haut rendement). Les «

majors» pétrolières (Total, BP, etc.) vont donc devoir choisir entre réduire leurs programmes d’investissements et/ou réduire leurs copieux dividendes. On peut imaginer également un mouvement de concentration, à l’instar du secteur Telecom cette année, en 2015.

Technip a, par exemple, fait une offre sur son homologue français CGG. Mais la chute des prix est également une bonne nouvelle pour les consommateurs et les secteurs dont les coûts dépendent du pétrole. Ainsi, les secteurs de la distribution (la baisse des prix de l’essence redonne immédiatement du pouvoir d’achat aux ménages), des transports, des minières, de la chimie ou de la construction, vont bénéficier de la baisse du pétrole.

Cette évolution récente nous conforte dans nos allocations géographiques privilégiant l’Europe et l’Asie émergente, zones dans lesquelles les politiques monétaires vont demeurer expansionnistes (taux bas durables). A contrario, il convient de rester prudent sur le secteur pétrolier aux Etats Unis et sur les pays producteurs de pétrole comme la Russie par exemple. Enfin, des opportunités tactiques sont à saisir sur les marchés actions (stock-picking et fusion-acquisition).

  • Mise à jour le : 16/12/2014

Vos réactions