Orienter, oui… imposer, non !

Quand le législateur devient allocataire d’actifs… En effet, la loi Industrie verte prévoit l’obligation d’introduire une part minimum d’investissement en actifs non cotés dans les contrats d’assurance-vie et PER lorsqu’ils sont investis via la gestion pilotée. Une disposition pour le moins surprenante… Est-ce vraiment le rôle du législateur de préconiser le contenu d’un produit d’épargne ? On ne peut qu’en douter lorsqu’on observe la capacité de nos dirigeants à tenir leur budget. Certes, le financement de la transition énergétique et sociale doit être une priorité. Inciter l’épargnant à y prendre part est une bonne chose pour les générations futures. Les Français ne sont d’ailleurs pas insensibles à ce changement de paradigme : la part de plus en grande des fonds d’actifs non cotés dans leur portefeuille le prouve.
Toutefois, introduire cette obligation nous apparaît inapproprié. D’autant plus que la gestion pilotée s’adresse le plus souvent à une catégorie d’épargnants moins « haut de gamme » et qui ne bénéficie pas d’un suivi aussi poussé que la clientèle fortunée. Certes, le minimum d’actifs non cotés imposé reste mesuré et réservé aux profils équilibrés et dynamiques (respectivement 4 et 8 %), mais le non-coté comporte des risques spécifiques, dont son illiquidité, qui ne conviennent pas à tous. Promouvoir cette diversification est de bon augure… la contraindre, beaucoup moins.