Paris Europlace : opération séduction à Londres

Par : Paola Feray

Dans une stratégie post-Brexit, des représentants de la place de Paris et de la Région Ile-de-France se sont rendus à Londres lundi pour vanter les qualités de la capitale. Ils ont rencontré des dirigeants de sociétés financières internationales basées au Royaume-Uni pour discuter de scénarios commerciaux gagnants dans la zone euro.

En raison du Brexit, le processus de relocalisation en Europe des acteurs de la banque-finance s’est désormais enclenché : HSBC prévoit de déplacer 1 000 postes à Paris ; Barclays choisit de centraliser ses activités européennes à Dublin ; Carlyle et Blackstone devraient s’arrimer au Luxembourg, d’après Bloomberg… Autant de décisions qui s’inscrivent dans une liste susceptible de s’allonger, dans laquelle la Place de Paris a bien l’intention de s’inscrire. Son objectif est double : faire plus largement connaître aux établissements internationaux les atouts de la Place de Paris et attirer ainsi les potentielles relocalisations d’activités consécutives au Brexit ; et démontrer l’opportunité historique que représente, en termes économiques, le Brexit pour la Place de Paris et l’importance d’accompagner sa compétitivité et sa promotion.

Une stratégie post-Brexit que Paris Europlace avait déjà rendu public fin 2016 dans son étude « Brexit : la Place de Paris en pole position en Europe pour attirer les entreprises » : en termes de statistiques, le tableau de bord produit par Paris Europlace sur l’ensemble des activités bancaires et financières des places d’Europe continentale situe très nettement Paris comme la Place leader d’Europe continentale, devant Francfort et Amsterdam, avec une gamme très diversifiée d’activités et des pôles de force, notamment dans la gestion d’actifs, la banque de financement, le capital-investissement, les FinTechs et les infrastructures de marché.

Et c’est bien dans ce post-Brexit qu’une délégation de représentants de la Place de Paris, avec Gérard Mestrallet, président de Paris Europlace, Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France, Patrick Ollier, président du Grand Paris, et Jean-Louis Missika, adjoint à la mairie de Paris, s’est rendue à Londres le 6 février pour présenter à près de quatre-vingts responsables d’institutions financières les stratégies gagnantes que pourrait leur offrir la Place de Paris s’ils décidaient de rester présents dans l’Union européenne post-Brexit.

Opération gagnant-gagnant

En lançant l’opération baptisée « Europe - Où aller ensuite ? Stratégies d'affaires gagnantes dans la zone euro », tous les protagonistes français ont concentré leurs efforts à vanter la Place de Paris par quatre grands centres d’intérêts pour séduire les institutions financières londoniennes susceptibles d’« émigrer » en France : des scénarios gagnants d'affaires pour les industries clés de la finance impactées – ou qui le seront – par le Brexit, la compétitivité et l’attrait de Paris, la seule ville mondialisée en Europe avec Londres, l’accès aux meilleurs talents, à l’innovation et à l’un des plus dynamiques secteurs des FinTechs en Europe, et enfin à un environnement économique dynamique et compétitif.

Paris représente déjà le premier centre d’affaires en Europe continentale, avec la présence de grandes entreprises internationales et leurs clients. Il abrite aussi Euronext, la Bourse pan-européenne, qui est le plus grand marché obligataire européen, avec 35 % de part de marché, devant Londres, et la 2e plus grande place au niveau de la gestion d’actifs dans le monde – le double de l’Allemagne. Paris entend consolider sa position de première place de gestion d’actifs en Union européenne : elle gère déjà plus de 30 % des encours de l’UE, loin devant l’Allemagne (16%). Elle dispose d’un vaste réservoir de talents avec 4 400 gérants, actifs dans plus de 600 sociétés de gestion de toutes tailles, contre environ 2 500 gérants en Allemagne. Elle bénéficie de trois dépositaires dans le top 5 européen et dispose d’un environnement réglementaire sans équivalent en Europe pour sa qualité et sa réactivité, avec moins de 17 jours ouvrés pour autoriser un fonds, contre 2 à 4 mois au Luxembourg.

Talent, FinTechs et compétitivité

En plus de son important bassin de talents dans le secteur financier – des avocats aux experts-comptables en passant par les conseillers financiers –, Paris offre une solide infrastructure pour l’éducation à la finance (école d’ingénierie et start-up) et un environnement très favorable pour l’innovation. Pour preuve, la progression exponentielle de la France dans l’industrie de la FinTech qui représente une attraction majeure pour le secteur financier international (plus de 1 200 FinTechs en France), sans compter les innombrables plates-formes de Crowdfunding qui ont su se faire une place au soleil au niveau mondial.

 

  • Mise à jour le : 13/12/2021

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