Yanis Kessi (Varenne CP) : « Nos fonds ont prouvé leur capacité à résister et à rebondir »

Par : Benoît Descamps

Yanis Kessi, responsable des relations partenaires chez Varenne Capital Partners, revient sur la bonne résistance des fonds de la société de gestion qui, malgré la crise actuelle, a enregistré une collecte nette positive de 80 millions d’euros sur les premiers mois de l’année.

 

Profession CGP : Vos fonds ont plutôt bien résisté durant la crise. Comment se sont construites vos performances ?

Yanis Kessi : L’objectif de la gestion Varenne est de capter le potentiel de hausse des marchés actions et de mieux résister dans les phases baissières. Pour y parvenir, nous utilisons quatre moteurs de performance concomitants et complémentaires dans tous nos fonds. En dépit d’une chute vertigineuse des marchés depuis février dernier, la résilience de nos performances démontre la pertinence de notre gestion et l’adéquation entre le comportement des fonds et le message que nous véhiculons depuis toujours.

Compte tenu de la forte progression des valorisations en 2019, nous tenions un positionnement relativement prudent depuis la fin d’année dernière déjà.

Notre stratégie de sélection de titres, premier des quatre moteurs de performance et cœur du portefeuille, vise à sélectionner des valeurs qui, lors de leur intégration dans le fonds, présentent une décote d’au moins 50 % par rapport à notre estimation de valeur. Les entreprises sélectionnées doivent posséder certaines caractéristiques telles qu’une forte visibilité, une trésorerie abondante, de solides barrières à l’entrée et un management d’excellence. Or, l’an passé, nous jugions les valorisations élevées, d’où une plus faible pondération de cette stratégie (50%) dans le portefeuille de nos fonds Varenne Valeur et Varenne Global, ce qui représente un plus bas historique.
De plus, nous sécurisons notre univers d’investissement en amont de la sélection de titres en excluant certains secteurs tels que les sociétés financières, celles liées aux matières premières, les foncières ou encore les entreprises trop dépendantes du cycle économique. Quelques-uns des secteurs mentionnés ont fortement souffert pendant la crise.

En complément de notre stratégie de sélection de titres, trois autres stratégies apportent décorrélation et couvertures aux fonds pour leur permettre de mieux résister dans les phases baissières.

La première stratégie de décorrélation est constituée de positions short. Sa pondération était faible en début d’année, mais a été renforcée au cours du mois de février compte tenu de la forte détérioration des conditions de marché et de l’incertitude ambiante. Depuis début 2020, la contribution de cette stratégie à la performance de l’ensemble du portefeuille a été positive.

La deuxième stratégie de décorrélation est l’arbitrage de fusions-acquisitions. Nous sécurisons là-aussi notre univers d’investissement en ne sélectionnant que des opérations amicales et annoncées. Nous avons profité de la volatilité observée en ce début d’année pour tripler notre exposition (à 20%) sur cette stratégie par rapport à fin 2019.

Enfin, notre stratégie de couvertures macroéconomiques vise à protéger nos porteurs de parts contre des risques exogènes qui ne peuvent être modélisés dans une construction traditionnelle de portefeuille. La première ligne de défense de cette stratégie a neutralisé notre exposition actions de fin-janvier à mi-mars, protégeant nos investisseurs d’une large part de la chute des marchés sur cette période. Une deuxième ligne de défense vise à résister contre une chute de valorisation des marchés actions et contre le risque de crédit en Europe et aux Etats-Unis. La troisième ligne de défense nous permettrait de bénéficier d’une repentification de la courbe des taux aux US. Cette poche a généré une performance positive d’environ 4 % dans nos fonds UCITS et 10 % dans nos FIA.

 

Depuis, avez-vous augmenté la prise de risque au sein des fonds ?

Y. K. : Le niveau d’exposition de la stratégie de sélection de titres est actuellement de 55%. Dans un environnement de marché qui n’admet plus aucune certitude, nous nous appliquons à détecter les grands gagnants de l’économie de demain, notamment en analysant les comportements des dirigeants actionnaires au capital de leur propre société. Nous avons ainsi intégré récemment dans nos portefeuilles Alphabet, la maison mère de Google.

Nous disposons de 20% de cash environ dans Varenne Valeur et Varenne Global, ce qui nous donne la capacité de déployer rapidement du capital si des opportunités d’investissement qui satisfont nos exigences se présentent sur les marchés.

 

Un mot sur les performances des trois fonds distribués auprès des CGP ?

Y. K. : Nos fonds ont prouvé leur capacité à résister et à rebondir.

Varenne Valeur, fonds éligible en assurance-vie et au PEA, affiche une performance de -4,13 % cette année et +8,63 % sur cinq ans (source : Quantalys, au 27/04/2020).

Varenne Global, éligible en assurance-vie, est en baisse de -4,98 % depuis le début de l’année et en hausse de +9,88 % sur cinq ans (source : Quantalys, au 27/04/2020).

Varenne Sélection recule de -4,67% depuis le début de l’année (+36,83 % sur cinq ans - source : Quantalys, au 27/04/2020). C’est un FIA éligible au PEA et en compte-titres.
Ce fonds est différent de ses deux homologues UCITS : la pondération de la stratégie de sélection de titres est historiquement plus élevée et concentrée sur une quinzaine de valeurs maximum (contre une vingtaine pour Valeur et Global).

 

Quel message souhaitez-vous faire passer à vos partenaires ?

Y. K. : Nous souhaitons les remercier de leur confiance, et plus encore en cette période troublée et incertaine. C’est grâce à eux que nous avons pu collecter 80 millions d’euros en net depuis le début de l’année.

Nous continuerons à mettre tout en œuvre pour préserver l’épargne de nos investisseurs dans les phases de forte volatilité et générer une performance d’excellence, sur le long terme, comme nous l’avons fait par le passé.

  • Mise à jour le : 07/05/2020

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