Rémunération des CGP : pour le maintien d'un modèle hybride

Par : edicom

Alors que la commission européenne s’intéresse au modèle de rémunération des conseillers financiers, dans un objectif de défense de l'intérêt des épargnants, les associations professionnelles représentatives font le point sur une étude commandée sur le sujet à KPMG. Conclusions : le modèle français où coexistent honoraires et commission tient la route !

Bruxelles s’interroge aujourd’hui quant à la meilleure façon d’accompagner le citoyen européen sur le terrain de l’épargne en procédant, entre autres, au réexamen des modèles de rémunérations des conseillers financiers. Il était donc logique que les associations professionnelles représentatives de la profession (CNCGP, ANACOFI, Compagnie des CGP et CNCEF) se réunissent pour faire le point sur les différents modèles d'accès au conseil financier pour les épargnants. 

Soit le conseiller est rémunéré par une partie du prix du produit financier : ce commissionnement est la pratique la plus répandue en Europe. Soit l’épargnant est contraint de payer directement des honoraires à son conseiller : c’est l’usage au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Il arrive également que les deux systèmes coexistent, comme en France : une grande partie des CIF y pratique ce modèle hybride, établi en toute transparence avec le client.

Pour alimenter les réflexions, une vingtaine d’associations professionnelles européennes ont mandaté le cabinet de conseil KPMG afin d’effectuer une comparaison des deux modèles en termes de coûts, qualité de service et gestion des conflits d’intérêts.

Principales conclusions

Dans les pays qui pratiquent la rémunération directe par le client, le service de conseil n’est accessible qu’à partir d’un certain niveau de patrimoine financier (100 000 livres environ au Royaume-Uni et 500 000 euros aux Pays-Bas). La rémunération du conseil à son juste prix n’est donc pas accessible à l’immense majorité des épargnants. Des outils d’allocations d’actifs automatisées (robo-advisor) existent, mais ne sont pas exempts de critiques quant à la transparence, l’impartialité et l’efficacité de l’accompagnement personnalisé.  

Les coûts supportés par le client final semblent similaires dans les deux modèles. Le coût total d’acquisition (coût du produit et du service de conseil supporté par l’épargnant) - est pour un fonds actions de 2.04 % en France, de 1.93 % aux Pays-Bas et de 2.51 % au Royaume-Uni.

Outre les aspects techniques, la question culturelle est déterminante : l’épargnant français souhaite-t-il (ou a-t-il envie) de décider seul du placement de son épargne, avec éventuellement l’aide d’un outil automatisé, ou préfère-t-il faire appel à un conseil personnalisé qui les sécurise ? 

« En complément de l’étude, un sondage réalisé auprès d’investisseurs européens en témoigne. La volonté de se faire accompagner dans des actes de gestion financière, qu’il s’agisse de placements du quotidien ou d’opérations patrimoniales d’envergure, est manifeste. L’appétence pour le contact et le suivi personnalisé assuré par un expert financier demeure prépondérante. A l’heure où les taux d’intérêts sont très faibles et où l’inflation repart, il est important que chaque Français, confronté à la diversité et à la densité de plus en plus marquées des offres de produits financiers, soit accompagné dans les meilleures conditions en préservant la liberté de choisir le modèle d’accompagnement qui convient le mieux à sa situation », plaident les associations professionnelles françaises. 

  • Mise à jour le : 28/02/2022

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