Mobiliser des capitaux en faveur de la transition énergétique

Par : edicom

Par Michael Rae, analyste en charge de la couverture mondiale du secteur de l’énergie chez M&G Investments

Il y a moins de douze mois, la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) a vu près de 200 pays affirmer leur engagement à limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré, en réponse aux conséquences de la hausse des températures, des inondations, des incendies et de la perte de biodiversité. L’ONU estime qu’il nous faut réduire les émissions mondiales de 45 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2010.

Malgré l’unité internationale affichée lors de la COP26 sur la planification climatique et la transition énergétique, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a sévèrement perturbé le système énergétique mondial, en provoquant la plus forte envolée des prix de l’énergie depuis les années 70 et en mettant à rude épreuve la priorité et la détermination politiques à lutter contre les émissions. L’Allemagne, l’Italie, les États-Unis et la Chine figurent parmi les pays qui accroissent actuellement leur dépendance à l’égard du charbon (présenté comme le « combustible fossile le plus sale »), tandis que l’augmentation des dépenses militaires et de sécurité nationale a également un impact négatif sur la transition énergétique. Non seulement les armées sont elles-mêmes à l’origine d’énormes émissions de carbone - l’armée américaine a émis plus de CO2 en 2017 que l’ensemble de la Suisse - mais cette situation va également avoir pour effet de réorienter des financements au détriment de la transition énergétiqueet des plans climat, et risque de limiter la coopération internationale en matière de lutte contre le dérèglement climatique. 

Le rôle de la finance

À mesure que les pays avancent sur leur courbe de développement, leur demande énergétique augmente, ce qui fait de la production d’énergie bas carbone un domaine d’investissement essentiel si nous voulons atteindre l’ODD 7 (« Énergie propre et d’un coût abordable ») mais aussi la réalisation des ODD 11 (« Villes et communautés durables »), ODD 9 (Industrie, innovation et infrastructure »), ODD 10 (« Consommation et production responsables ») et ODD 3 (« Bonne santé et bien-être »). 

Nous croyons en la nécessité de mobiliser des capitaux pour lutter contre le changement climatique. Des investissements massifs dans les infrastructures d’énergie, de télécommunication, de transport et d’eau sont nécessaires. Les Nations Unies estiment que 2 600 milliards d’euros vont devoir être investis chaque année jusqu’en 2030 pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) et parvenir au « net zéro ». 

Les investisseurs se doivent d’intensifier d’urgence leur allocation à la résolution de ces problèmes en investissant dans des nouvelles technologies qui assurent le bon fonctionnement de systèmes existants et de transformer des actifs existants en modèles plus durables et en entreprises de plus grande envergure. Un  cercle vertueux synonyme de création d’emplois permanents et temporaires qui favorise une croissance économique plus large et diversifiée. Les investisseurs doivent privilégier les entreprises opérant dans les domaines des énergies solaire, éolienne, hydraulique et la biomasse, lesquelles ont un impact environnemental positif, tout en assurant des performances financières positives. 

La transition énergétique n’est pas un processus linéaire et elle ne se fera pas du jour au lendemain. Toutefois, une allocation appropriée des financements peut assurément contribuer à un avenir plus propre et plus vert.

 

  • Mise à jour le : 09/11/2022

Vos réactions